Le marché des crédits hypothécaires en Belgique a connu un premier semestre 2024 de contrastes marqués, avec une augmentation des demandes mais une baisse des octrois. Ce phénomène soulève des questions importantes sur l’accès au financement immobilier dans un contexte économique fluctuant.
Augmentation des demandes face à une baisse des octrois
Selon les données de Febelfin, la fédération du secteur financier, le nombre de demandes de crédits hypothécaires a connu une hausse significative de 6% au premier trimestre de 2024. Plus de 72.000 demandes ont été enregistrées, représentant un montant total d’environ 13 milliards d’euros. Cette hausse intervient dans un contexte de détente des taux d’intérêts, ce qui a pu encourager de nombreux emprunteurs à solliciter des financements.
Toutefois, malgré cette augmentation des demandes, le nombre de crédits effectivement octroyés a diminué de près de 9% par rapport à la même période de l’année précédente. Le montant total des crédits accordés a également chuté, atteignant un peu plus de 6 milliards d’euros, soit une réduction d’environ 11%.
Analyse des facteurs influents
Cette dichotomie entre l’augmentation des demandes et la réduction des octrois peut être attribuée à plusieurs facteurs. D’une part, les banques peuvent être devenues plus prudentes dans leurs critères d’octroi, possiblement en réponse à des directives réglementaires ou à une anticipation de conditions économiques moins favorables. D’autre part, cela pourrait refléter une saturation du marché ou une adaptation des offres à des profils d’emprunteurs jugés plus sûrs.
Ivo Van Bulck, secrétaire général de l’Union professionnelle du crédit, reste optimiste quant à la capacité du marché à rebondir : “Le nombre de demande de crédits repart à la hausse. Cela marque un premier signal encourageant qui pourrait se traduire dans la production du prochain trimestre.”
Préférences des emprunteurs : Taux fixes et variables
Le rapport indique également que plus de 96,2% des emprunteurs ont opté pour des produits à taux fixe ou à taux variable avec une période initiale de fixité des taux d’au moins 10 ans. Cette préférence marque une tendance à la recherche de stabilité dans les remboursements, dans un environnement où les taux d’intérêt peuvent varier.
Conclusion
La situation actuelle du marché des crédits hypothécaires en Belgique pose des défis, mais également des opportunités pour les régulateurs, les banques et les emprunteurs. Une meilleure compréhension des dynamiques du marché est essentielle pour naviguer efficacement dans ce paysage financier complexe.
La rédaction Le flouze vous remercie pour votre soutien envers notre Média Libre et indépendant.